Le Président de la République Félix Tshisekedi a ordonné l’exclusion immédiate de l’armée de tous les militaires coupables de violences sexuelles, principalement dans les régions à conflit à l’Est du pays. C’est lors du 50e Conseil des ministres, tenu le vendredi 04 juillet dernier à la Cité de l’Union africaine à Kinshasa que cette mesure a été annoncée.
Alors que les violences sexuelles liées aux conflits armés s’accentuent dans les territoires affectés suite à l’insécurité persistante orchestrée par les rebelles du M23/AFC, cette décision intervient pour éradiquer ces actes répréhensibles.
« Le président de la République a formellement instruit le ministre de La Défense nationale d’exclure de l’armée tout militaire coupable, de documenter les abus, et de faire signer des engagements fermes au commandement militaire », a déclaré Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
Face à l’impunité, Tshisekedi a demandé des actions « urgentes, coordonnées et irréversibles » aux ministres concernés. Ainsi, il a instruit le Vice-Premier ministre chargé de l’Interieur de mettre en place un plan d’action de la Police Nationale Congolaise ( PNC ) contre les violences sexuelles, de désigner un point focal sur cette problématique, et de cesser toute promotion d’agents impliqués dans ce genre de barbarie.
Dans le volet judiciaire, le chef de l’Etat a chargé le ministre de la Justice de donner des injonctions claires pour que des poursuites soient engagées à l’encontre de tous les auteurs qui seraient impliqués dans de tels actes.
« Nous devons passer d’un engagement verbal à une action visible. Le chef de l’Etat veut des résultats concrets, mesurables et irréversibles. Le temps de l’impunité est terminé », a rapporté le ministre Muyaya au sortir du Conseil.

Ces décisions interviennent deux jours après le tête-à-tête entre le president de la République et Pramila Patten, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur les violences sexuelles en periode de conflit. Visiblement, leur échange a servi de soubassement pour ces décisions présidentielles.
Dans cette démarche, les Nord-Kivu et Sud-Kivu, l’Ituri, le Tanganyika et Maniema figurent parmi les plus provinces les plus touchées par ce genre de forfaits. Cette lutte lancée par le chef de l’Etat permettra à la justice de punir sévèrement tous les « délinquants » évoluant au sein de Forces Armées de la République Démocratique du Congo ( FARDC ) et de la Police Nationale Congolaise ( PNC ).
Abdias SHINGA