Le Burundi a intensifié son engagement militaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), mobilisant près de 10 000 soldats pour combattre les groupes armés, notamment le M23, soutenu par le Rwanda.

Ces deux derniers jours, un nouveau bataillon, le 22e TAFOK (Task Force), s’est rassemblé à Gatumba, ville frontalière avec la RDC, en vue de son déploiement à Bukavu, capitale du Sud-Kivu. Avec ce renfort, le nombre de bataillons burundais dans l’est de la RDC atteint 16, totalisant entre 8 000 et 12 000 hommes, selon des sources militaires. Cette variation s’explique par des effectifs inégaux d’un bataillon à l’autre.

Cinq de ces bataillons sont engagés dans les Hauts et Moyens plateaux de Fizi et Uvira, où ils affrontent les rebelles burundais du RED-Tabara. Le reste des troupes est concentré autour de Bukavu pour freiner l’avancée du M23. Le contingent est commandé par le général Pontien Hakizimana, alias Mingi, et structuré en quatre brigades, chacune composée de trois bataillons. Ces unités opèrent aux avant-postes stratégiques de Kalehe, Kamanyola et Kavumu.

Malgré des ressources limitées et des difficultés de ravitaillement, la Task Force burundaise joue un rôle clé dans les opérations. Selon un haut gradé burundais, elle a permis de ralentir l’avancée du M23, de reprendre temporairement certaines localités et d’infliger des pertes significatives aux forces ennemies dans le Nord-Kivu. Cependant, le contingent burundais a aussi subi des pertes importantes, témoignant de l’intensité des combats.

Cette intervention militaire s’inscrit dans le cadre d’un accord de coopération signé en septembre 2023 entre Gitega et Kinshasa. Depuis cette date, le Burundi, jusque-là discret, a officialisé son engagement armé pour soutenir la RDC dans la lutte contre les groupes armés dans l’est du pays.

Akim MBAMBA

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