Le 8 mars est une journée de réflexion et de mobilisation pour les droits des femmes à travers le monde. Si certaines avancées sont indéniables, la lutte pour l’égalité et l’autonomisation des femmes reste une réalité, notamment en République démocratique du Congo et ailleurs. Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer les inégalités persistantes et rappeler le sens profond de cette journée.
Dans une série d’ entretiens accordés à la rédaction de Mai-ndombenews.net, des femmes partagent leurs perspectives sur cette journée et les défis actuels.
Un rappel des luttes passées et présentes
« Il fut un temps où la femme ne pouvait pas faire ce qu’elle voulait, elle n’était pas considérée à sa juste valeur », souligne Marthe Tshiela. Pour elle, le chemin parcouru est le fruit d’un combat mené par des générations de femmes qui ont payé le prix de l’égalité. Cependant, elle insiste sur le fait qu’en RDC, cette égalité reste incomplète. Si le président Félix Tshisekedi a nommé une femme à la tête du gouvernement, les inégalités demeurent criantes, notamment dans les universités et d’autres sphères professionnelles.
« Ce n’est pas une journée de mode, mais un moment où les femmes doivent se réveiller et se battre pour leurs droits », martèle Sarah Atundu/Journaliste à Afriradio. Selon elle, la société africaine enseigne d’avantage aux femmes leurs devoirs que leurs droits. Elle dénonce également la marginalisation des femmes dans certaines régions, où les garçons sont privilégiés pour l’éducation, tandis que les filles sont cantonnées aux tâches domestiques. « Cette journée doit être l’occasion de discuter des injustices, comme l’écart salarial entre hommes et femmes pour un même travail », insiste-t-elle.
Un regard européen sur les droits des femmes
En Belgique, l’écrivaine Aliette Griz observe une dynamique différente mais néanmoins préoccupante. Pour elle, la journée du 8 mars est souvent réduite à un geste symbolique, comme offrir des fleurs aux femmes, plutôt qu’à une réelle mobilisation pour l’égalité. Elle évoque également un recul des droits des femmes dans certains pays, notamment aux États-Unis, où certaines lois fondamentales sont remises en question. « Après des années de militantisme intense, on a parfois l’impression que les femmes en ont ‘trop demandé’, et aujourd’hui, certains hommes se considèrent comme des victimes », analyse-t-elle. Elle souligne cependant que, dans son environnement professionnel, un certain équilibre a été trouvé, bien que les postes de pouvoir restent majoritairement occupés par des hommes.
Un thème pertinent pour l’édition 2025
Merveille Amsini, étudiante en communication à l’UPN, rappelle l’importance du thème retenu cette année par l’ONU: « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ». Pour elle, ce thème est crucial car il permet de sensibiliser davantage les femmes à leurs droits et de souligner l’importance de l’autonomie. « Se contenter de porter un pagne ne suffit pas. Il faut prouver que nous sommes capables et compétentes », affirme-t-elle. Elle déplore que de nombreuses femmes restent totalement dépendantes de leurs conjoints et plaide pour une véritable autonomisation économique et sociale.

Un combat qui doit se poursuivre
À travers ces témoignages, il est clair que, malgré les avancées, la lutte pour les droits des femmes est loin d’être achevée. Que ce soit en RDC, en Europe ou ailleurs, des inégalités persistent et nécessitent une mobilisation constante.
Le 8 mars ne doit pas être un jour de célébration passive, mais un moment de réflexion et d’action pour un monde plus juste et équitable.
Merveille META et Joseph SAMWAKA