Le 6 Avril 2025, Kinshasa s’est réveillée les pieds dans l’eau, témoignant une fois de plus des conséquences désastreuses d’une mauvaise gouvernance urbaine.

La crue de la rivière Ndjili a provoqué des inondations qui ont paralysé la circulation, laissant plusieurs quartiers isolés et de nombreuses familles coincées.

Bien que les conditions climatiques aient joué un rôle, la vraie cause de ce drame réside dans l’irresponsabilité des gestionnaires de la ville. Le Schéma d’Orientation Stratégique de l’Agglomération de Kinshasa (SOSAK), qui aurait pu aider à prévenir cette situation, est resté inactif, sans mise en œuvre ni suivi.

État des lieux : Un diagnostic alarmant, le SOSAK a mis en lumière plusieurs problèmes clefs :

  • Infrastructures insuffisantes : Kinshasa est sous-équipée en infrastructures publiques.
  • Gestion foncière inadaptée : Un contrôle quasi inexistant de l’urbanisation.
  • Déséquilibre dans les fonctions urbaines : Manque de décentralisation des activités.
  • Zones inondables non prises en compte : Plusieurs têtes d’érosion ignorées.

Une gouvernance urbaine défaillante, les erreurs continuent de se répéter :

  • Lotissements inappropriés dans des zones marécageuses.
  • Constructions anarchiques sur des sites non viabilisés.
  • Absence de politique de gestion des risques.

Il n’y a eu aucun plan d’évacuation, ni dispositif de secours, et le silence des autorités face à la détresse des populations est assourdissant. L’hypothèse d’une responsabilité partagée, bien que les habitants prennent parfois des décisions risquées, la responsabilité des autorités est indéniable. Qui délivre les permis de construire dans des zones à risque? Qui vend des terrains dans des lits d’inondation? La corruption et la négligence des autorités locales sont à l’origine de cette tragédie.

Vers une alternative réalisable, Il est urgent de rompre avec cette gestion calamiteuse. Voici quelques propositions pour un changement nécessaire :

  1. Réactiver et appliquer le SOSAK dans toutes ses dimensions.
  2. Interdire les constructions dans les zones à risque et relocaliser dignement les habitants.
  3. Mettre en place une politique de protection civile avec des plans d’urgence.
  4. Sanctionner les agents impliqués dans la délivrance illégale de titres fonciers.
  5. Sensibiliser les communautés locales sur les risques environnementaux.

Nous vous appelons à l’action, le changement est possible, mais il nécessitera un engagement de la part de ceux qui refusent de rester passifs. Le combat pour une ville plus juste, plus sûre et plus résiliente doit immédiatement commencer maintenant.

Ir Stephin MBOKOLO MBAKA /
Chercheur dans l’étude de la qualité environnementale et développement durable

By admin