La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a tranché en faveur de la République démocratique du Congo (RDC) en condamnant fermement la présence militaire rwandaise sur le sol congolais. Réunis en session ordinaire à Malabo, en Guinée équatoriale, les dirigeants de la sous-région ont exigé, dans leur déclaration finale, un désengagement immédiat des forces rwandaises.

Lors de ce 26ᵉ sommet tenu à huis clos, les chefs d’État et de gouvernement ont déclaré avoir « reconnu l’agression de la RDC par le Rwanda » et ont sommé ce dernier de « retirer sans délai ses troupes du territoire congolais ».

Cette prise de position ferme vient consolider les accusations portées depuis plusieurs mois par Kinshasa, qui pointe Kigali du doigt pour son appui présumé au mouvement rebelle M23, actif dans l’est de la RDC. Bien que les autorités rwandaises rejettent systématiquement toute implication, divers rapports d’enquête internationaux, notamment des Nations unies, ont mis en lumière leur rôle dans la déstabilisation de la région.

Autre décision d’importance prise lors de cette rencontre : la suspension de la passation de la présidence tournante de la CEEAC au Rwanda. Alors que Kigali devait en principe prendre la relève à la tête de l’organisation, les dirigeants ont préféré reconduire la Guinée équatoriale dans cette fonction. Ils estiment qu’un État directement mis en cause dans une crise régionale ne saurait assumer une telle responsabilité. « Il a été décidé que la Guinée équatoriale conserverait la présidence jusqu’à ce que le différend opposant le Rwanda à la RDC soit résolu », a précisé un communiqué émanant de la présidence congolaise.

En réaction, le gouvernement rwandais a rejeté les conclusions du sommet et a annoncé son retrait de l’organisation, une décision qui risque d’accentuer davantage les tensions déjà vives entre Kigali et Kinshasa.

Présent à Malabo depuis samedi, le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi, accompagné de membres de son exécutif, a pris une part active aux discussions. L’élan de solidarité manifesté par ses homologues représente un tournant diplomatique significatif dans une région longtemps marquée par la retenue sur ce dossier sensible.

Placé sous le thème « Consolider les acquis de la réforme de la CEEAC pour accélérer l’intégration régionale et construire une communauté de destin en Afrique centrale », le sommet s’est tenu dans un contexte où la sécurité collective est plus que jamais en péril.

Merveille META

By admin