Les enseignants affiliés au Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) de Butembo dans la province du Nord -Kivu,ont entamé une grève illimitée pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un abandon des engagements pris par le gouvernement. Ce mouvement intervient dans un climat de tension croissante entre les autorités et le corps enseignant.
La décision a été prise à l’unanimité lors d’une assemblée générale organisée la veille, le 1er mai, au siège du SYECO dans le quartier Kitulu. Selon Kamate Benito, secrétaire permanent du syndicat à Butembo, « il est temps pour nous de faire entendre notre voix. Depuis toutes ces promesses, rien n’a été réalisé. » Les enseignants reprochent au gouvernement de ne pas avoir honoré plusieurs de ses engagements, dont une revalorisation salariale attendue depuis janvier 2025 et l’intégration des enseignants à la Fonction publique.
Au cœur des revendications figurent également l’application du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG), fixé à 14 500 francs congolais par jour, la suppression des zones salariales, ainsi que la prise en charge des enseignants dits « Nouvelles Unités », encore exclus du système de rémunération publique. « Les promesses, nous en avons assez », martèle Kamate Benito, qui exhorte les autorités à agir sans délai.
Ce mouvement de grève n’est pas sans conséquences. Il risque de compromettre à nouveau le calendrier scolaire, comme en septembre dernier, où la rentrée avait été perturbée pendant près de deux mois. À l’époque, la reprise des cours n’était intervenue qu’après des assurances orales du gouvernement, qui, selon les enseignants, restent à ce jour sans suite concrète.
Le SYECO se montre inflexible : tant qu’aucune réponse tangible ne sera apportée, la grève se poursuivra. « Nous ne reprendrons pas les cours sans avancée réelle », prévient le syndicat. Alors que la crise s’enlise, les regards se tournent vers Kinshasa, où les autorités sont désormais sommées d’éviter une nouvelle impasse éducative.
Siméon TUENDELE
