Le Tribunal militaire de garnison de Butembo au Nord-Kivu, a rendu, le vendredi 28 février 2025, un verdict à l’encontre de 55 militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), les condamnant à la peine de mort pour fuite devant l’ennemi. Ce procès tenu en procédure de flagrance illustre la fermeté des autorités militaires face à l’indiscipline dans les rangs de l’armée, alors que la situation sécuritaire reste préoccupante dans l’est du pays.
Un verdict sévère pour rétablir la discipline
Ces hommes en uniforme étaient poursuivis pour des faits graves, notamment violation des consignes, pillages, lâcheté et recel d’objets volés. Selon le major Georges Nkuwa, auditeur militaire de garnison, ces condamnations visent à restaurer l’ordre au sein des forces armées, soulignant que « la discipline, c’est la mère des armées ».
Hormis les 55 condamnations à mort, un autre militaire a écopé de cinq ans de servitude pénale, tandis que six accusés ont été déclarés hors de la compétence du tribunal. Un prévenu a été acquitté. Parmi les 63 personnes jugées figuraient également deux civils, accusés d’espionnage et de trahison, ainsi que deux membres du groupe Wazalendo, condamnés pour pillage.
Un contexte sécuritaire tendu dans l’est de la RDC
Ce procès intervient dans un contexte de forte instabilité dans le Nord-Kivu, où les FARDC sont engagées dans des combats contre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. La fuite des militaires condamnés aurait eu lieu lors d’affrontements à Lubero, une zone stratégique où l’armée tente de contenir l’avancée rebelle.
Depuis la levée du moratoire sur la peine de mort en mars 2024, plusieurs militaires ont été condamnés pour des faits similaires, bien qu’aucune exécution n’ait été signalée à ce jour. Cette rigueur judiciaire traduit la volonté des autorités de renforcer la discipline et de lutter contre l’impunité, alors que la population continue de subir les conséquences des violences dans la région.
Akim MBAMBA