Invité sur le plateau de France 24, le dimanche 4 Mai,l’opposant Martin Fayulu, a affirmé : « Je veux la vérité, la réconciliation et des solutions durables pour le Congo »
À cette occasion, il est revenu sur plusieurs points clés concernant la situation politique en République démocratique du Congo (RDC). Refusant catégoriquement l’étiquette de « candidat malheureux » à l’élection présidentielle de 2018, Fayulu a réaffirmé avoir remporté ce scrutin.
Selon lui, les résultats auraient été falsifiés par Corneille Nangaa, alors président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), en complicité avec l’ancien président Joseph Kabila, afin de favoriser Félix Tshisekedi.
Une ouverture pour la paix nationale
Malgré les tensions du passé, Martin Fayulu a justifié son récent rapprochement avec Joseph Kabila, expliquant que sa priorité est la paix et la cohésion nationale. Il affirme être prêt à engager un dialogue similaire avec Félix Tshisekedi si ce dernier s’engage sincèrement pour la paix et la fin des violences dans l’est du pays.
« C’est la sécurité et la paix au Congo qui m’ont poussé à signer un communiqué avec Kabila. Je peux faire la même chose avec Tshisekedi si cela permet de mettre fin aux tueries », a-t-il déclaré.
Un soutien au processus ECC-CENCO
Fayulu a exprimé son attachement au processus de paix initié par les évêques catholiques (CENCO) et les pasteurs protestants (ECC). Il a refusé une invitation à rencontrer monsieur Kolongele Eberande, représentant du pouvoir, dans le cadre de consultations pour un éventuel gouvernement d’union nationale. Selon lui, toute initiative de réconciliation doit passer par le cadre neutre et crédible des églises.
« Je souhaite que la réunion initiée par les évêques et les pasteurs ait lieu, pour que nous puissions parler des vrais problèmes du pays », a-t-il affirmé.
Une opposition ferme à l’accord de Washington
Fayulu s’est également opposé à l’accord de principes signé à Washington, qu’il juge inapproprié en l’état actuel. Pour lui, la solution à la crise congolaise doit être congolaise, portée par les forces vives du pays, et soutenue par la communauté internationale sans interférences politiciennes.
Il appelle à une « réunion de la vérité », inspirée du modèle sud-africain, pour parvenir à une réconciliation nationale durable, mettre fin à la guerre, instaurer une bonne gouvernance, lutter contre la corruption et organiser des élections libres et transparentes.
Matthieu BEYA