Face à l’essor incontrôlé du transport par des motocyclistes dans la capitale congolaise, le gouvernement provincial de Kinshasa a lancé lundi 14 avril une campagne de recensement des conducteurs de motos communément appelés Wewa. L’initiative, annoncée par le ministre provincial des Transports, Bob Amisso, vise à professionnaliser ce secteur devenu vital pour des millions de Kinois. « Nous devons structurer ce secteur pour protéger à la fois les conducteurs et les passagers », a-t-il déclaré.
Aujourd’hui, plus de 40% de la population kinoise dépend des Wewa pour ses déplacements quotidiens. Pourtant, cette activité reste dominée par l’informel, rendant la régulation difficile et exposant usagers et conducteurs à des risques constants. Le recensement permettra ainsi d’identifier les vrais acteurs du métier, une étape clé vers une meilleure gestion du secteur. « Ce recensement permettra d’identifier les acteurs légitimes et d’établir des règles claires », a précisé Bob Amisso.
L’opération est menée en collaboration avec les associations de motocyclistes et les services communaux des Transports. Une commission spéciale sera chargée de proposer un tarif uniforme, pour mettre fin aux pratiques tarifaires variables selon les quartiers ou les heures. Cette harmonisation devrait, à terme, réduire les conflits entre clients et conducteurs et améliorer la qualité du service.
Au-delà du contrôle administratif, le gouvernement espère amorcer une véritable formalisation de la profession. À terme, cela pourrait permettre l’introduction de formations en sécurité routière et l’accès à une couverture sociale pour les conducteurs. Une évolution majeure dans un secteur jusqu’ici négligé, mais devenu incontournable dans le paysage urbain de Kinshasa.
Siméon TUENDELE