Un atelier sur la paix et la cohésion sociale a a débuté ,le lundi 17 mars 2025, à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. Et ce, pour permettre aux différents acteurs de réfléchir sur la situation sécuritaire qui prévaut dans l’espace du grand Bandundu suite aux atrocités de la milice Mobondo, particulièrement à Kwamouth, dans la province du Mai-Ndombe.

Initié par la Commission diocésaine Justice et Paix (CDJP) sous la direction d’Arsène Ngondo, également coordinateur de la société civile du Kwilu, ce colloque a rassemblé les députés provinciaux, chefs coutumiers, chefs religieux et leaders de la société civile pour leur permettre d’exprimer leurs opinions afin de trouver une voie de sortie de crise.

Une initiative motivée par la récurrence des incursions de Mobondo dans le grand Bandundu

Lors de cet atelier, Arsène Ngondo a précisé qu’il intervenait en tant que directeur de la CDJP et non en qualité de coordinateur de la société civile. Il a justifié l’organisation de cette rencontre par les événements tragiques qui ont secoué le Grand Bandundu.

« Nous n’avons pas simplement pensé à organiser cet atelier, nous y avons été poussés par les événements qui ont affecté une grande partie du Grand Bandundu. Ce que nous appelons aujourd’hui le phénomène Mobondo avait été initialement perçu comme une crise entre Teke et Yaka. », a-t-il expliqué.

Il a rappelé que ce projet avait vu le jour à la suite du déplacement de nombreuses familles touchées par ces violences. Une enquête menée entre le village Misele et le pont Kwango a permis d’identifier 250 familles monoparentales ayant perdu un proche dans ce conflit. Face à cette détresse, des moyens financiers ont été distribués à chaque ménage par leur organisation.

Un problème de cohabitation au cœur des tensions

Les enquêtes menées relèvent qu’un problème profond de cohabitation persiste entre les deux communautés.

« Nous avons constaté que les Teke percevaient les Yaka comme leur ennemi numéro un, et vice versa. C’est ce qui nous a poussés à soumettre un rapport à notre bailleur, Christian Aid . Nous avons ensuite élaboré un projet axé sur la paix et la cohésion sociale, car lorsque ces éléments sont assurés, tout le reste peut suivre : infrastructures, écoles, hôpitaux… et des relations humaines apaisées», a dit l’organisateur de l’atelier.

Interrogé sur la persistance des violences Arsène Ngondo a insisté sur la nécessité de commencer quelque part.

« Nous ne sommes pas la première communauté à traverser une crise. L’histoire nous enseigne qu’il y a eu des guerres en France, aux États-Unis, dans l’Empire romain et en Grèce. Mais ces conflits ne se sont jamais réglés uniquement par les armes, mais plutôt par des négociations», a-t-il expliqué.

Un atelier en quête des solutions

Après près de trois ans de tensions, cet atelier marque une avancée notable : la réunion des deux communautés dans un cadre de dialogue, avec la participation des chefs coutumiers.

« Nous avons réussi à réunir les Teke et les Yaka autour d’une même table. Les chefs coutumiers, garants de la population et des terres, sont là pour exprimer leurs préoccupations. Nous croyons en la paix », a conclu Arsène Ngondo.

Cet atelier se tient durant deux jours, soit du 17 au 18 mars au siège de la Caritas Congo.

Orman BOLA et Akim MBAMBA

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