La première ministre de la République démocratique du Congo, Judith Suminwa, a, lors du 38ᵉ sommet annuel de l’Union africaine (UA), dénoncé l’agression rwandaise dans l’Est de la RDC. Dans son allocution du vendredi 14 février devant le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, elle a appelé à la stabilité régionale et la souveraineté des États africains.
Une violation des principes fondamentaux
Judith Suminwa a également souligné la gravité de la crise sécuritaire qui sévit dans la province du Nord-Kivu. Elle a accusé le Rwanda d’entretenir l’instabilité en soutenant le groupe rebelle du M23, qui occupe illégalement une partie du territoire congolais. Selon elle, cette occupation constitue « un acte de guerre » et une menace pour l’ensemble de la région.
« L’heure est grave. Ce Conseil ne se réunit pas pour un simple différend diplomatique. Nous sommes ici parce qu’un État membre de notre Union, le Rwanda, a violé les principes fondamentaux de la charte des Nations unies et de l’acte constitutif de l’Union africaine », a-t-elle déclaré.
La première ministre a également attiré l’attention des chefs d’État africains sur les conséquences humanitaires désastreuses du conflit. Elle a décrit une situation où des milliers de civils sont contraints de fuir leurs foyers, vivant dans des conditions précaires et subissant des violences inhumaines.
Un appel à l’action de l’Union africaine
Au-delà de la situation actuelle, Judith Suminwa a alerté sur un nouveau danger : la création de l’Alliance fleuve Congo (AFC), dirigée par Corneille Nangaa, qu’elle accuse d’être soutenue par le Rwanda pour renverser le gouvernement congolais. Pour elle, cette tentative de déstabilisation ne menace pas uniquement la RDC, mais remet en question les fondements mêmes de l’Union africaine.
Face à cette situation, elle a appelé l’UA à réagir avec fermeté, dénonçant l’inaction de l’organisation continentale. « Laisser cette agression sans réponse créerait un précédent dangereux pour l’Afrique », a-t-elle averti, insistant sur la nécessité d’une solidarité accrue entre les États membres.
Alors que la crise sécuritaire en RDC continue de s’aggraver, la position de l’Union africaine sur cette question sera déterminante pour l’avenir du continent.
Akim MBAMBA