Invité sur France 24 mardi 29 avril, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a réaffirmé la position de la RDC face aux tensions persistantes dans l’Est du pays. Selon lui, la paix reste l’objectif prioritaire, mais elle ne se fera pas au prix des principes fondamentaux de souveraineté et d’intégrité territoriale.
Le processus de paix, mis à mal par l’absence du président rwandais à Luanda en décembre 2024, a connu un regain de tensions à Goma. « Tout est lié et tout converge vers un seul objectif, qui est le retour de la paix dans l’Est », affirme Muyaya, pointant la responsabilité de Kigali. Pour lui, l’escalade actuelle résulte directement des « mauvais choix » faits par le Rwanda, choix dont « seuls les peuples rwandais peuvent en assumer les conséquences ».
Malgré les obstacles rencontrés à Nairobi ou Dar es Salaam, le gouvernement congolais se refuse à parler d’échec. « Tous ces processus sont complémentaires », défend Muyaya, soulignant que l’Union africaine continue de piloter les efforts diplomatiques, dans la continuité des acquis de Luanda.
Les médiations régionales, comme celles du président angolais João Lourenço ou du togolais Faure Gnassingbé, sont jugées essentielles. « Tous les efforts doivent donner des résultats », insiste le ministre, tout en saluant l’appui des partenaires extérieurs. Pour Kinshasa, les discussions à Washington et Doha jouent un rôle d’« accélérateurs », mais ne supplantent pas les initiatives africaines.
La question du M23, longtemps exclue du dialogue, est désormais abordée avec prudence. Muyaya rappelle que le processus prévoyait des discussions avec les groupes armés. « Il faut reconnaître que cela a permis d’exposer toutes les œuvres nauséabondes du Rwanda », affirme-t-il, tout en réaffirmant une ligne de fermeté.
Concernant les ressources naturelles, le porte-parole balaie toute idée de marchandage : « Il n’y a aucun intérêt de la République démocratique du Congo qui sera bradé ». Il rejette l’hypothèse d’un accord de type « minerais contre sécurité » et insiste : la paix doit être un préalable au développement.
Enfin, sur la date du 2 mai, il précise qu’elle ne marque pas la signature d’un accord, mais la remise des éléments préparatoires. « Le président veut une paix durable, définitive, à partir de laquelle on peut commencer à bâtir le développement pour nos communautés », conclut-il, appelant à faire de la RDC « un pays solution pour les problèmes de l’humanité ».
Siméon TUENDELE