L’ancien Premier ministre tchadien, Succès Masra, a été condamné le samedi 9 août dernier à 20 ans de prison ferme. Leader du parti Les Transformateurs, il a également été condamné à verser un milliard de francs CFA à l’État au titre de dommages et intérêts. La Cour l’a reconnu coupable de diffusion de propos racistes et xénophobes, d’association de malfaiteurs en lien avec les violences intercommunautaires survenues à Mandakao, ainsi que de complicité de meurtre.
Malgré la lourdeur de la peine, le principal intéressé est resté impassible, affichant même un léger sourire. Après quelques accolades avec ses avocats, il s’est tourné vers ses proches et ses partisans pour leur lancer « Ne vous inquiétez pas. On se revoit bientôt. »
Dans la salle, l’émotion était palpable. Certains avocats n’ont pu retenir leurs larmes, l’un d’eux dénonçant une « injustice flagrante ». Parmi les militants présents, beaucoup se disaient abattus. L’une d’elles confiait avoir redouté une condamnation, mais vivre ce moment restait un choc. Un autre témoin a qualifié l’audience de « mascarade judiciaire ».
Escorté par des gardes armés, Succès Masra a quitté la salle d’audience. Les 74 autres accusés dans l’affaire de Mandakao sont restés assis au sol, silencieux. Les coordinateurs des collectifs de défense ont aussitôt annoncé leur décision de faire appel, estimant que ce jugement ne reflète pas la justice que mérite le Tchad.
Merveille META