Joseph Kabila, Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Delly Sessanga ont surpris ce jeudi 1er mai 2025 en signant une déclaration commune parvenue à la rédaction de Mai-ndombenews.net. L’objectif : réclamer l’ouverture urgente d’un dialogue national inclusif, présenté comme la seule voie pour sortir de cette crise qui ronge le pays depuis des années.

Cette alliance inédite entre anciens rivaux redessine les lignes de fracture politiques en RDC. Elle est portée par une volonté commune de trouver une solution « endogène » aux maux persistants du pays. « Un dialogue interne est indispensable pour identifier les causes profondes de la crise et lui apporter des solutions pérennes », insistent les quatre leaders dans leur déclaration.

S’ils saluent les efforts menés à l’échelle internationale à Doha, à Washington ou encore par l’Union africaine ils soulignent que ces démarches « ne sauraient aboutir si elles ne prennent pas en compte les véritables racines internes du conflit ». Une critique claire adressée aux initiatives extérieures, jugées déconnectées des réalités locales.

Le front politique s’aligne avec la proposition de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC), qui appellent à un « Pacte social » congolais. Les signataires considèrent cette initiative comme « plus en phase avec la réalité du pays » et dotée d’une « légitimité populaire ». Le rôle central des Églises dans la médiation nationale est ainsi pleinement assumé.

Le document publié est également un acte d’accusation contre la gouvernance actuelle. Les quatre leaders dénoncent sans détour « la violation répétée de la Constitution, la corruption endémique, l’impunité, la restriction des libertés, l’exploitation illégale des ressources naturelles par des puissances étrangères et les ingérences dans les affaires internes ».

Sur le plan régional, ils appellent à une révision en profondeur des accords bilatéraux. « Il est temps de publier les accords signés dans le cadre de l’intégration économique et de retirer toutes les forces étrangères du territoire national », déclarent-ils, dans un contexte où l’est du pays reste ravagé par des conflits armés.

Concernant les récents gestes diplomatiques entre Kinshasa et Kigali, les leaders se montrent prudents. Ils estiment que ces efforts, bien que louables, « ne suffisent pas à garantir une paix durable s’ils ne s’inscrivent pas dans une logique de dialogue national inclusif ». La paix, selon eux, doit naître d’une dynamique participative et souveraine.

Enfin, les signataires s’adressent aux acteurs internationaux impliqués dans les processus de paix. L’Union africaine, le Qatar et les États-Unis sont appelés à « renforcer leur appui à l’initiative congolaise » en soutenant activement les Églises congolaises et en assurant une « coordination efficace » dans la région des Grands Lacs.

Siméon TUENDELE

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