Le président du parti politique Alliance pour le Changement ( A.ch ) et l’opposant congolais, Jean-Marc Kabund, a exprimé son soutien à l’ancien président de la République Joseph Kabila, qu’il considère comme victime d’une injustice. Dans une interview accordée à Jeune Afrique le 27 février, Kabund a dénoncé le traitement réservé à Kabila, qui, après avoir quitté le pouvoir de manière démocratique, se retrouve aujourd’hui en exil et écarter du pouvoir. Il a également fait référence à sa propre situation, pour avoir été incarcéré et condamné à sept ans de prison, qu’il considère comme une injustice manifeste.

« Que voulez-vous qu’un ancien président de la République, qui a quitté le pouvoir de manière démocratique mais se retrouve aujourd’hui en exil et ostracisé, et qu’un ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale, ex-président du parti au pouvoir, incarcéré et condamné injustement à sept ans de prison, puissent dire d’autre ? » a-t-il déclaré, soulignant les abus du régime actuel contre les opposants.

Kabund a également critiqué le bilan du président Félix Tshisekedi, dénonçant une montée des violences notamment dans l’Est du pays, où des conflits armés persistent. Il a également souligné l’appauvrissement croissant de 80 % de la population congolaise vivant sous le seuil de pauvreté, et a qualifié le régime en place de clientéliste et méprisant envers l’État de droit.

Concernant la guerre menée par le M23, Kabund a accusé le Rwanda d’être derrière cette agression, appelant la communauté internationale à condamner ces actes et à défendre l’intégrité territoriale de la RDC.

Kabund rejette toute possibilité d’alliance avec Tshisekedi, affirmant que les divergences entre eux sont désormais insurmontables. Il a décrit le pouvoir actuel comme incompétent et clientéliste, en opposition à son projet de refondation nationale basé sur l’intégrité et la rupture avec le passé.

Par ailleurs, le président de parti A.ch a exprimé sa détermination à servir la nation congolaise jusqu’à ce qu’elle retrouve sa dignité, tout en mettant en garde contre toute tentative de révision constitutionnelle visant à permettre un troisième mandat présidentiel. Il a qualifié de coup d’État constitutionnel toute manœuvre visant à modifier la loi fondamentale pour des intérêts personnels, soulignant que cela irait à l’encontre des luttes démocratiques menées par des figures emblématiques comme Étienne Tshisekedi.

Matthieu BEYA

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