Le Rassemblement des journalistes pour l’émergence du Congo (RAJEC) a demandé ce mercredi, la libération «sans condition » du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala, lors d’une déclaration lue devant la presse, à Kinshasa.
« Le RAJEC exige la libération sans condition du journaliste Stanis Bujakera, qui n’a violé aucune disposition déontologique. Nous demandons aux autorités compétentes de le laisser travailler libre et en toute sécurité. Nous dénonçons les poursuites dont les journalistes sont actuellement victimes dans notre pays,et qui constituent une tentative autocratique de réduire au silence toutes les voix dissonantes , et d’empêcher les journalistes indépendants de mener leurs activités. Contre cette oppression de la liberté de la presse, nous rappelons l’un des principes fondateurs de notre métier : le journaliste n’est pas obligé de dévoiler sa source. Le contraindre à le faire, est une entorse à la liberté de la presse. En cas de non libération de notre confrère, nous serons dans les rues dans 72 heures ,pour des grandes manifestations», a déclaré le journaliste Edmond Izuba, Porte-Parole du RAJEC.
Et de renchérir : «le RAJEC comme tant d’autres organisations des défenses des droits de liberté d’expression, des droits humains et des journalistes, dénoncent le harcèlement judiciaire que subit le journaliste Stanis Bujakera. Voulant à tout pris vouloir envoyer le pauvre journaliste pourrir à la prison centrale de Makala, les bourreaux de la presse continuent d’exercer un harcèlement judiciaire sans précédent pour pousser le journaliste à dévoiler ses sources. À notre grande surprise, dans le souci de réussir leur mission sadique, après refus du journaliste de corroborer à leur thèse, nous apprenons qu’un autre grief serait entrain d’être monté afin de le poursuivre pour faux en écriture. Il s’agit là, d’une manœuvre à aggraver le cas de Bujakera et à criminaliser le travail du journaliste. Passant outre le code de l’éthique et de la déontologie, l’ordonnance loi fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la presse…Toutes les charges conventionnelles qui promeuvent la liberté de la presse, le service de sécurité mis en place pour enquêter sur l’assassinat de Chérubin Okende, va centrer son interrogatoire sur la publication d’un rapport de l’ANR dont le journaliste n’est pas visiblement auteur. Pour nous , cette affaire infligée à cet infatigable chasseur d’informations, est une tragique illustration de la chasse aux sorcières lancée contre les journalistes que nous sommes».
Dans le même ordre d’idées, le RAJEC demande la solidarité des journalistes face à cette affaire de Stanis Bujakera et exprime son soutien aux journalistes qui subissent des pressions de la part des autorités dans plusieurs provinces du pays.
Interpellé depuis le 8 septembre dernier, Stanis Bujakera fait objet des poursuites judiciaires pour propagation de faux bruits et de diffusion de fausses informations pour un article publié par « Jeune Afrique » mettant en cause les renseignements militaires dans l’assassinat du député national, Cherubin Okende.
Orman BOLA