Les femmes déplacées de Kwamouth, réfugiées dans le camp d’hébergement du marché central de Malebo à Bandundu (Kwilu), subissent des conditions de vie dramatiques depuis leur fuite forcée de leurs villages en raison des attaques récurrentes des miliciens Mobondo. Ce camp, censé offrir une protection, est en réalité un lieu où l’insécurité et la précarité sont omniprésentes.
La situation dans le camp est alarmante, notamment en ce qui concerne les conditions d’hygiène. Les femmes, qui vivent dans une insalubrité totale, se trouvent dans l’incapacité de disposer de conditions sanitaires décents. Elles sont contraintes de partager un seau avec des hommes pour se doucher, ce qui compromet non seulement leur dignité, mais aussi leur santé.
Odrad Kilenge, une déplacée vivant dans le camp depuis trois ans, a lancé un appel à l’aide le 8 mars pour sensibiliser l’opinion sur cette situation insoutenable. « Nous utilisons un seau pour dix personnes, hommes et femmes, même pendant nos menstruations. Il n’y a ni douches ni toilettes ici, ce qui nous expose à des maladies, surtout des infections », a-t-elle déclaré.
Il convient de noter que la crise à Kwamouth résulte de violents affrontements entre les communautés Teke et Yaka, principalement dus à des conflits autour des terres agricoles. Depuis juillet 2023, près de 30 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers, selon le gouvernement.
Matthieu BEYA