En ce 3 mai 2023 où le monde célèbre la 30ème journée mondiale de la liberté de la presse, il est impérieux de faire savoir que la province du Mai-Ndombe figure parmi les provinces de la RDC où la presse n’a pas encore une place de choix pour les gouvernants en particulier et les acteurs sociopolitiques en général.

Si les autorités nationales comprennent de plus en plus le rôle et la place qu’on doit réserver à la presse aujourd’hui, l’importance même de cette journée du 3 mai instituée par l’Organisation des Nations-Unies ( ONU ) est sans doute un mystère pour les autorités de Mai-Ndombe, où les journalistes ne bénéficient pas d’une quelconque attention depuis le découpage de la province.

La presse incomprise

En effet, les intérêts des gouvernants sont généralement ailleurs. La presse semble ne pas figurer dans les priorités des personnes qui se succèdent à la tête du gouvernorat de la province du Mai-Ndombe. A titre illustratif, la journée mondiale de ce mercredi 3 Mai 2023 est passée inaperçue alors que Kinshasa a organisé une grande activité à l’honneur des journalistes avec la présence du chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi.

Dans une province où il y’a moins des vrais professionnels du métier, les rares qui y exercent sont , soient incompris, soient «ennemis» du pouvoir en place. Et pourtant, plusieurs d’entre ces rares professionnels des médias essayent, dans le conditions parfois difficiles, de faire jouer à la presse son rôle essentiel dans un coin sous-développé du pays. Il n’existe aucune politique de promotion de la presse dans la province du Mai-Ndombe.

Très souvent dans le Mai-Ndombe, les acteurs politiques cherchent à imposer à la presse leurs lignes de conduite : publier ou diffuser seulement des informations qui les plaisent, confondant le rôle que doit jouer un chargé de communication à celui d’un journaliste. Mais lorsque le travail journalistique est fait objectivement, et se sentant « touché» d’une manière ou d’une autre, un politique peut faire d’un journaliste son « ennemi». Très souvent, le politicien Mai-Ndombien se sent dans son confort avec la presse dans une relation « d’ Alléluia -Amen » comme une parole d’évangile. Lorsque la presse joue bien son rôle, il peut rapidement passer de « Hosanna» à « crucifiez-le ».

Faire de la presse une partenaire indispensable pour la visibilité de Mai-Ndombe…

Et pourtant, si l’exécutif, le législatif et le judiciaire sont les seuls pouvoirs légitimes du pays, le surnom de la presse reflète le rôle essentiel des médias quand il s’agit d’avoir l’œil sur les activités du gouvernement et sur ses responsables. La presse s’acquitte d’un devoir important, celui d’informer le public. Raison pour laquelle la presse représente le quatrième pouvoir dans la société. Au-delà de son caractère accompagnateur des trois autres pouvoirs, elle est appelée aussi à les rappeler à l’ordre si possible,pour la bonne marche de la société.

La province du Mai-Ndombe étant encore moins visible sur le plan national et international, a besoin des leaders capables de faire de la presse une partenaire par excellence et indispensable, pour le rayonnement de cette entité de la RDC potentiellement riche mais qui demeure pauvre.

Par dessus tout , la liberté de la presse dans la province du Mai-Ndombe reste encore un bébé qui apprend à marcher.

Orman BOLA

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