Le Syndicat des Magistrats du Congo (SYMCO) a vivement dénoncé, le lundi 19 août 2024 l’ingérence répétée du ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire en République Démocratique du Congo (RDC).

En effet, le syndicat reproche à Constant Mutamba d’avoir instauré un «tribunal populaire» au sein du Palais de Justice, où il aurait pris des décisions de justice, ordonné des arrestations publiques, et attaqué des verdicts en cassation. Ces actions, selon le SYMCO, sont en contradiction avec l’article 149 de la Constitution, qui interdit la création de tribunaux extraordinaires ou d’exception sous quelque dénomination que ce soit.

Le ministre est également accusé d’avoir libéré des détenus de manière conditionnelle à la Prison Centrale de Makala et à la Prison de Kisangani, sans la présence des procureurs généraux, ce qui constitue une violation de l’article 150 de la Constitution, qui interdit au pouvoir exécutif de donner des injonctions aux juges dans l’exercice de leurs fonctions.

Le SYMCO a également critiqué les propos « outrageants et désobligeants » du ministre à l’égard des magistrats, lors de ses récentes interventions médiatiques, estimant qu’ils attisent la haine contre ces derniers et les exposent à l’insécurité. Le syndicat rappelle que les magistrats de la RDC, malgré des conditions de travail précaires, s’efforcent d’assurer une bonne administration de la justice.

C’est le Syndicat Autonome des Magistrats du Congo (SYNAMAC) qui avait d’abord exprimé mercredi 14 août dernier de vives préoccupations concernant les récentes déclarations du ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba.

De son côté, le ministre d’État dit faire la volonté du Chef de l’État de guérir la justice congolaise, qui est malade. Face à toutes les attaques des magistrats, il estime que beaucoup d’entre eux ne lisent pas les dispositions légales.

Israël BONGO

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