Les chefs coutumiers et populations déplacés des tueries de Kwamouth à Kinshasa, ont rencontré le député national, Willy BOLIO Emina le dimanche 23 avril 2023. Et ce, pour lui présenter leur désir de retourner dans leurs villages respectifs.
En effet, ces derniers ont exprimé leur volonté de retourner à Kwamouth, mais sous certaines conditions.
«Les chefs et leurs populations ont un seul objectif : rentrer chez eux. Pour cela, il y’ a des préalables. Le gouvernement doit être responsable. Il doit sortir les assaillants qui sont en brousse de leurs villages. On ne peut pas donner l’impression que tout va bien, et leur demander de rentrer alors que la situation reste précaire», a fait savoir leur interlocuteur, le député national Willy Bolio Emina. Et de préciser : «Tant que les assaillants ne seront pas sorti de leurs forêts, champs et villages, ils ne rentreront pas là bas. Ils se plaignent de ce que les criminels tuent , pillent en commettant le génocide sans une intervention efficace de l’État. Le gouvernement ne peut pas encourager l’épuration ethnique ou le génocide. Les nations unies doivent prendre ça en charge»
Recours aux Nations Unies ?
De ce qui précède, cet élu de Mai-Ndombe annonce une rencontre avec les autorités congolaises bientôt afin de soulager les déplacés de Kinshasa.
«On n a marre des toutes ces commissions qui n’aboutissent à rien. On a créé une commission aves les gouverneurs du Kwango , Kwilu et Mai- Ndombe. On en a créée avec l’argent de l’État mais jusque-là, il n’y a aucun rapport. Le gouvernement est au courant que les citoyens congolais ont fui les atrocités à Kwamouth et Bagata, et sont ici à Kinshasa. Est-ce-qu’il sait combien sont-ils, comment ces déplacés vivent-ils et où ils sont logés ? C’est une occasion pour moi de féliciter la communauté Teke pour sa forte personnalité. Malgré leur souffrance ici à Kinshasa, on ne la voit pas entrain de quémander dans la rue», a dit ce parlementaire.
Nonobstant ces difficultés, les populations de Kwamouth pensent rentrer chez elles.
«Si les serpents sont sortis de leurs maisons, ils vont rentrer. Ils ne sont pas heureux de rester ici à Kinshasa. La situation est grave mais il n’y a malheureusement aucune solution . On vient d’organiser l’enrôlement [ dans le Mai-Ndombe, ndlr ] sans le territoire de Kwamouth. Les élections auront lieu sans Kwamouth. Ce territoire n’est pas en RDC?
Le président de la république caresse les assaillants dans le sens du poil. Combien de fois a-t-il reçu les victimes depuis le début des massacres à Kwamouth ?Généralement, il reçoit les complices. Quant les tueurs sont arrêtés, on doit les amener en justice….Mais si l’on doit prendre les tueurs pour les amener à l’armée, c’est avec quelle raison ? Vous voulez qu’ils viennent exterminer les Tekes? Ce n’est pas normal», a dit Me Willy BOLIO.
Par dessus tout, la question d’une quelconque négociation entre les victimes et les autorités congolaises n’a pas été privilégiée.
«On ne va pas négocier avec le gouvernement, on doit le contraindre à imposer la paix. Au cas contraire, les nations unies vont le faire», a-t-il conclu.
C’est depuis juin 2022 que le territoire de Kwamouth vit dans les pleurs suite aux conflits Tekes et Yaka.
Orman BOLA