Dans un entretien accordé à nos confrères de RFI, l’ancien député national, Willy Bolio est monté au créneau pour dénoncer l’indifférence et l’irresponsabilité du gouvernement central face au naufrage survenu le 19 août dernier, sur la rivière Lukeni dans la province du Mai-ndombe.
Cet acteur politique estime que la responsabilité de ce drame incombe à l’Etat congolais qui, selon lui, n’arrive pas à disponibiliser les transports en commun sécurisés pour les populations en général.
« Il n’y a rien qui se fait. Le gouvernement se limite à constater et s’il y a tant de naufrages, c’est l’irresponsabilité du gouvernement. il n’y a pas de moyens de transport en commun pour pouvoir déplacer les personnes et leurs biens. Vous pouvez imaginer aujourd’hui, il n’y a pas de balise le long du fleuve congo, sur les rivières Lukeni et Kasaï. Ils vont chercher à faire arrêter certaines personnes, c’est un faux fuyant, sinon la vérité est que l’Etat est responsable de ces aventures », a-t-il condamné.
Il plaide par ailleurs, pour la refonte de l’ONATRA et la mise en place d’une grande quantité de moyens de transport en vue de faciliter la mobilité des populations.
« L ‘Etat doit mettre en place des bateaux pour la navigation, comme on en avait, ce n’est pas pour rien qu’on avait la société qu’on appelait ONATRA, je ne sais pas qu’est-ce que serait devenue. Donc, c’est l’Etat qui donne l’autorisation à toutes ces embarcations qui ne naviguent pas dans de bonnes conditions. On a interdit la navigation nocturne, mais ça continue. Vous allez voir les embarcations qui quittent Kinshasa la nuit, le chef-lieu des institutions où se trouvent le Ministre titulaire des transports, le président de la République et la première Ministre », a-t-il lâché .
Dans cette circonstance, c’est le silence du gouvernement central qui choque plus les mai-ndombiens.
Depuis que cet incident malheureux est arrivé, aucun message de condoléances n’a été formulé par le gouvernement central, alors que plus de 300 corps ont été noyés dont plus ou moins 30 retrouvés sans vie et une centaine de rescapés, selon le dernier bilan établi sur place.
A. SHINGA ( CE )