Dans une « tribune de vérité  » sur l’épuration des Tekes en République démocratique du Congo, animée le samedi 24 juin 2023 à Kinshasa, le député national Willy BOLIO EMINA a révélé les causes de ce drame et donné les pistes de solutions.

Pour lui, il est important avant tout de rappeler qu’il n’y a aucune justification pour qu’un groupe de criminels, Mobondo soit-il, impose des traitements inhumains, cruels et dégradants aux autres et rester impunis. Et ce, conformément à l’article 16 de la constitution du pays.

Parlant des causes de cette tragédie commencée depuis juin 2022, ce parlementaire a évoqué l’augmentation des frais de redevance coutumière.

« Lorsque la présomption de culpabilité a pesé sur le groupe Yakas, cette raison a été évoquée. Malheureusement, cette raison ne pouvait pas persister car, dans le territoire de Kwamouth, il n’y a pas que des Yakas qui avaient des concessions. Se rendant compte que cet argument était faux, on en a cherché un autre : les Tekes ont vendus des terres à plusieurs personnes», a expliqué Willy BOLIO.

Quant à la vente des terres à plus d’une personne, ceci suppose que le chef coutumier aurait , selon eux , vendu un même fond à deux ou plusieurs personnes au point que la personne lésée s’arroge le pouvoir de tuer les Tekes, incendier les villages.

«Les bonnes questions à se poser : est-ce que si le fond qu’on aurait acheté serait vendu à une autres personne, devrait-on saisir la justice ou tuer les gens innocents ? Par ailleurs, nous avons suivi la ministre près le Président de la république déclarer ouvertement qu’il y a eu vente exagérée des terres», dit-il

Parmi les causes de cette épuration, la « tribune de vérité» a évoqué aussi l’inattention et la mauvaise foi du gouvernement.

« Toutes les demandes d’audience des victimes n’ont jamais abouties. Mais publiquement. Se sentant presque abandonnés par leur propre gouvernement, les Tékes ont été contraints de saisir par référendum, le Secrétaire Général des Nations Unies et le Haut-Commissaire aux droits de l’homme», rappelle ce député national.

Remèdes

Face à ce tableau sur la situation de l’épuration ethnique des Tekes en RDC, il est recommandé au gouvernement d’ordonner a l’armée d’attaquer ces territoires qui sèment la terreur qui sont auteurs du génocide contre les Tékes.

L’armée est appelée à faire le ratissage dans le plateau des Bateke de Kinshasa à Maluku jusqu’à Kwamouth afin de rassurer les déplacés d’autre part, rassurer les participants aux jeux de la Francophonie à leur sécurité et la quiétude dans la ville.

Dans le même ordre d’idées, l’État est invité à créer un conseil de guerre opérationnel dans les milieux ou les atrocités ont eu lieu, pour faciliter les victimes à se constituer partie-civile ainsi que la comparution des témoins.

L’ONU par le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, la MONUSCO, l’UE et le gouvernement congolais sont priés de mettre en place une commission d’enquête indépendante aux fins d’établir les responsabilités des uns et des autres.

Enfin, une autre piste des solutions est la mise en place d’une commission qui va travailler pour créer les conditions d’acceptation mutuelle entre ces tribus dans le but d’obtenir une vraie réconciliation.

Au cours de cette « tribune de vérité », la situation géographique des Tekes, la genèse de cette épuration ethnique, son point de départ, ses auteurs présumés et son évolution actuelle à Kwamouth ( Mai-Ndombe), Bagata ( Kwilu) et Maluku (Kinshasa), ont été abordés en présence d’une centaine de personnes parmi lesquels des chefs coutumiers, des victimes et des acteurs politiques.

Orman BOLA

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