Simon Cosmos MBO WEMBA, ancien maire de la ville d’Inongo, a, dans un entretien accordé récemment à Mai-ndombenews.net , revenu sur son passage de plus de 31 ans à la tête du chef-lieu de la province du Mai-Ndombe. Ses difficultés, ses réalisations et ses relations avec les différents gouverneurs ont été abordées au cours de cette sortie médiatique. Il a été remplacé après les ordonnances du Président Félix Tshisekedi lues le vendredi 25 Novembre 2022 sur la RTNC nommant des nouveaux maires dans plusieurs villes de la République démocratique du Congo.
Mai-ndombenews.net : Simon Cosmos MBO WEMBA, Bonjour. Quel bilan dressez-vous 31 ans après votre passage à la tête de la mairie d’Inongo ?
Cosmos MBO Wemba : Bonjour Monsieur le journaliste. Inongo , c’est ma ville natale que j’ai dirigée comme chef de cité, et au finish comme maire de la ville pendant plus de 31 ans.
31 ans en tant que chef de cité et maire de la ville d’Inongo. N’est-ce-pas trop?
C’est un peu trop mais c’est indépendamment de ma volonté. Ce sont les chefs qui ont décidé que je sois là. De toutes les manières, j’avais réclamé une mutation ailleurs, mais les chefs ont préféré que je reste à Inongo.
Étiez-vous à la manœuvre pour y perdurer ?
Ce n’est pas vrai. Je voulais même plus d’Inongo. Quand on travaille chez soit, il arrive un moment que vous vous familiarisez avec tout le monde, et on devient inefficace. En toute sincérité, je ne voulais même plus demeurer ici. Toutes les démarches de déplacement ailleurs n’ont pas abouties. Même si je faisais un petit déplacement, je revenais toujours ici. Ce n’était pas vraiment à ma propre volonté de perdurer à la tête de la ville d’Inongo.
Qu’est-ce-qu’on peut retenir de vous comme patron de la ville d’Inongo ?
Ce n’est pas à moi de vous le dire…Mais je pense que mon bilan a été positif. J’ai construit des écoles, j’ai doté à Inongo des grandes artères…tout dépendait des moyens…Chaque fois que j’avais des autorités qui m’appuyaient, je faisais quelques choses. L’école Mpongonzoli, la grande salle de fête de la ville actuellement que je laisse avec les moyens de bord… Même dans le territoire de Kiri où j’étais chef de secteur à Mpenzwa, on vous dira ce que j’ai laissé comme œuvres.
Mais rien que le marché principal actuel d’Inongo ne reflète pas votre bilan soit disant positif…
L’actuel marché d’Inongo était construit de manière provisoire… à plusieurs fois, j’ai demandé qu’on puisse déplacer ce marché, mais il me manquait des moyens. Comment je peux construire un marché alors que je n’ai pas des moyens ? Les taxes ont été asphyxiées par la province car la mairie ne les gérait plus . La mairie devait payer tout son personnel sans des moyens … C’était compliqué
Plus de 31 ans à la tête de la ville, pourquoi la mairie d’Inongo ressemble à une bicoque?
Si le siège de la mairie ne reflète pas la grandeur de la ville, c’est parce que les moyens n’étaient pas là. J’ai travaillé dans cette mairie comme si j’étais dans un poulailler.
Quel est vôtre plus grand regret à la tête de la ville d’Inongo ?
Toutes les années n’étaient pas mauvaises. Il y’a des moments où les chefs nous aidaient, il y’a par contre des périodes où certains chefs ne voulaient plus nous aider! On travaillait parfois sans bénéficier les frais de rétrocession donc sans frais de fonctionnement durant toute une année.
Vous vous êtes enrichi personnellement au détriment de la ville d’Inongo, apprend-t-on. Est-ce vrai ?
Ceux qui me connaissent peuvent témoigner, moi je vivais plutôt de ma ferme que de l’argent de l’État. C’est depuis longtemps que j’ai pu m’organiser avec la construction de ma petite maison lorsque je travaillais dans la société » Parc Afrique ». C’est faux ce que les gens racontent.
De tous les gouverneurs avec qui vous avez travaillé. Lequel vous a le plus marqué ?
Je ne vous dirai pas que celui-ci était bon, et que celui-là était mauvais. Toutefois, pour moi, je garde des bons souvenirs avec tous les 4 gouverneurs (Ngobila, Mputu Paul, Jack’s MBOMBAKA [ Gouverneur intérimaire ndlr] et Rita BOLA). Mais avec le gouverneur Gentiny NGOBILA au départ, nous avons fait un travail énorme. C’est grâce à lui que nous avons ouvert des artères de la ville d’Inongo. En tout cas, il y’avait beaucoup davantages avec lui.
Que faut-il faire pour développer la ville d’Inongo
Je ne sais pas si c’est une malédiction… J’aimerai lancer un message à tous les politiciens d’Inongo : Ailleurs, on voit ce que font les frères politiciens de certaines villes. À Inongo, c’est rien. Rares sont ceux qui font quelques choses en construisant des belles maisons. Plusieurs politiciens n’ont même pas des logements chez eux ici à Inongo. Je les invite en tant que notable, de venir investir chez eux.
Propos recueillis par Orman BOLA