Les états généraux de la justice congolaise ont été lancés ce mercredi 06 Novembre à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.

C’est le chef de l’État et magistrat suprême, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui a donné le go de ces assises en présence de 3500 participants venus de toutes les provinces du pays.

Au-delà du discours du premier citoyen congolais, l’ouverture de ces travaux a été marquée par l’intervention du Ministre d’État, Ministre de la Justice et garde des sceaux, Me Constant Mutamba Tungunga.

En effet, ce dernier a commencé par remercier le président de la République pour le choix porté sur sa personne.

« Qu’il me soit permis Excellence Monsieur le président de la République, magistrat suprême de vous exprimer toute ma gratitude. Et ce,à cause de ma nomination en qualité de Ministre d’État, Ministre de la justice et garde des sceaux de la République Démocratique du Congo. Vous avez risquez alors que personne ne pouvait parier sur un jeune député issu du rang de l’opposition politique, afin qu’il lui soit confié ce lourd portefeuille régalien…Cinq mois après, je pense que votre choix fait l’unanimité. L’unanimité par l’adhésion populaire suite aux différentes actions et initiatives de votre ministre de la justice qu’il requiert dans l’opinion», a dit Me Constant Mutamba.

Peu après cela, il a expliqué aux participants devant le chef de l’État, la quintessence du concept « justice ».

« La justice est un terme polysémique qui implique un certain nombre d’acceptions. Au-delà de la légalité, elle implique l’éthique, la morale et l’équité. C’est pourquoi, un acte peut être légal mais injuste; parce qu’il ne comporte pas d’autres acceptions composantes de la justice. Au sens formel, la justice devait être comprise comme l’ensemble des systèmes constitués des corps des magistrats, huissiers, greffiers, des OPJ…en vue de créer l’équilibre dans la société, l’apaisement et la paix sociale dans la société…La justice, c’est comme un corps humain où chaque membre joue un rôle essentiel», a-t-il rappelé.

Poursuivant son intervention, le ministre d’État Constant Mutamba a fait savoir que la justice dans sa pluralité, a besoin d’un arbitre pour mieux réguler les choses.

«Pour créer l’équilibre, il faut un arbitre qui peut voir comment le juge ne peut pas empiéter sur les prérogatives du huissier, le greffier sur les prérogatives du huissier… C’est ça le rôle d’un ministre de la justice. Le ministre de la justice ne devrait pas être perçu comme un simple membre du gouvernement de l’exécutif. Il est un pendant entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Il veille à la bonne application des lois et textes réglementaires. Il veille sur les exécutions des décisions de la justice, sur la protection et préservation des droits et devoirs des citoyens. Il est le protecteur des faibles et des démunis…», dit ce jeune membre du gouvernement Suminwa.

Des réformes pour guérir la justice congolaise

Après le constat de la justice malade en RDC, Constant Mutamba pense que les réformes sont plus qu’une nécessité pour faire changer la situation.

« sept congolais sur dix sont insatisfaits de la manière dont notre justice est administrée. Il y a des spoliations de biens publics et privés parfois de manière injuste et illégale. 80 % des plaintes que nous recevons résultent des spoliations de maisons des particuliers. Il y a des arrestations arbitraires…Il y a la surpopulation des maisons carcérales. Il y a ces différents maux qui rendent notre justice malade. La justice devait être le premier pilier de l’action gouvernementale. Quelques soient les efforts qu’on puisse fournir dans le secteur de l’économie ou celui des finances, tant que la justice est malade, rien ne marchera. L’impunité, le détournement et la corruption, ont élu malheureusement domicile notre justice. Ces états généraux de la justice, c’est un moment particulier pour faire le diagnostic réel des maux qui rongent notre justice. L’objectif, c’est de proposer de manière claire, une thérapie de choc», a-t-il ajouté.

Ces assises qui interviennent 9 ans après les états généraux de la justice de 2016, vont se clôturer le 13 Novembre au palais du peuple.

«Pourquoi la justice congolaise est-elle malade? Quelle thérapie pour la guérir ?», c’est le thème de ce rendez-vous.

Orman BOLA

By admin