Dans une entrevue accordée au média en ligne Mai-ndombenews.net, ce dimanche 30 juin 2024, Aimé-Pascal Mongo Lokonda, challenger de Nkoso Kevani Lebon à l’élection de gouverneur de Mai-Ndombe, a réagi à l’annulation, le jeudi 27 juin dernier de l’élection de gouverneur dans la province de Mai-Ndombe par le Conseil d’État.

Mai-ndombenews.net: Monsieur Aimé-Pascal Mongo Lokonda, bonjour !

Aimé-Pascal Lokonda: Bonjour !

Le 27 juin dernier, le conseil d’État a donné son verdict en annulant l’ élection de gouverneur et vices-gouverneur du 29 juin dernier. Quelle a été votre réaction en apprenant cette nouvelle, parce que cette décision est en votre faveur ?

La décision n’est pas en ma faveur. La décision est en faveur du peuple, la population du Mai-Ndombe. Ma réaction était de dire grand merci au chef de l’État qui prône l’État de droit dans notre pays. C’était donc important de pouvoir respecter le droit. C’est ce que le conseil d’État a fait . Je voudrai quand-même rappeler ici que, je suis en train de voir que la situation de notre province risque de nous conduire au tribalisme. Je suis en train de voir les propagations des faux bruits, les calomnies et toute autre infraction qui risquent de nous pousser à saisir la justice. D’ailleurs, je vous informe que j’ai déposé une plainte contre l’inconnu au Parquet Général près la Cour de Cassation. J’ai aussi déposé une autre plainte au niveau de la DEMIAP par rapport à certains liens que mes détracteurs font sur ma personne. Je vous informe qu’à partir de ce lundi déjà, demain, les enquêtes vont commencer à ce niveau- là. Vous savez que je suis partisan de l’unité, partisan de la paix. Mais les tournures que prennent les événements par rapport à certaines calomnies, me poussent désormais à réclamer la justice. Parce que le comportement de mes frères de l’autre camp, qui pourtant demeure et ils restent mes frères, laisse à désirer désormais. Et pour se faire, je pense qu’il faut décourager ces anti-valeurs. Il faut décourager ce comportement belliqueux. Et désormais je m’assume. Si seulement à cause de ce poste là [ de gouverneur , Ndlr ], les gens commencent à vouloir sacrifier leurs frère par de propos injurieux, par de propos aussi graves qui touchent à la sécurité du pays, je pense que tous ces gens doivent répondre devant les services de sécurité.

Le verdict du Conseil d’État est tombé. Maintenant, vous êtes d’offices gouverneur ou il faut encore attendre certains éclairages de la part de la justice pour la réorganisation de l’élection ?

Le dispositif qui nous a été notifié [ par le Conseil d’État, Ndlr] est très claire. Ma requête a été déclarée recevable et fondée, le juge a annulé la décision du premier juge de la Cour d’appel du Mai-Ndombe. Et le conseil d’État a annulé le second tour. Nous avions dénoncé tout ce qui s’était passé au niveau de l’élection de gouverneur à partir du comportement d’avant et après élection. Les gens ont même oublié que je suis l’élu national de la ville d’Inongo. C’est mon fief électoral. Cette provocation a été faite dans mon fief électoral. Il suffisait seulement d’un rien, et tout allait dégénérer. Mais par mon comportement de grandeur d’esprit, j’ai dû maitriser la population pour ne pas se déchaîner. Moi, je ne vois pas mon jeune frère Nkoso Kevani Lebon, parce que lui-même sait: il avait déclaré vouloir être candidat vice-gouverneur de Aimé-Pascal Mongo que je suis. Je vois ses commanditaires parce que la bataille n’est pas entre Kevani et Aimé Mongo. De toutes les façons, nous entretenons de bons rapports. Il me respecte et moi aussi je le respecte. Et donc, je vois ceux qui le poussent à ce comportement. C’est eux-là qui ont de problème avec moi. Alors l’étape suivante j’attends parce que nous allons saisir la CENI par une correspondance pour qu’elle se prononce au regard de la requête rendue. Mais les gens ne doivent pas avoir peur. Et il faut noter que le mandat du député n’est pas impératif. Le député vote sur base de discours. Si la CENI décide d’organiser un autre scrutin, nous y allons et que le meilleur gagne. Si c’est moi qui gagne, j’approcherai mon jeune frère Kevani pour que nous puissions travailler ensemble.

Qu’est-ce qui vous rassure que vous allez gagner si on organise un autre scrutin ?

J’ai bien dit si c’est moi qui gagne, je vais approcher mon jeune frère Kevani parce que c’est une intelligence pour la province afin qu’on travaille ensemble. Et si c’est lui qui gagne, nous allons voir comment l’aider à faire avancer la province. Et donc, moi, je dis simplement que si la CENI organise un autre scrutin, nous y allons. Et je rappelle que le mandat d’un député n’est pas un mandat impératif.

Entre-temps il y a des alliances et des coalitions qui sont déjà mises en place. Chez vous, il y a au total 8 députés alors que la partie adverse en a 10. Comment allez-vous vous y prendre?

Vous me faîtes rire. Qu’on laisse les députés libres. C’est ça ce que nous voulons. Que les gens puissent gagner en toute liberté.

Aimé Mongo accepte souvent facilement ses défaites en saluant, en félicitant ou en encourageant celui qui gagne. Mais pourquoi cette fois-ci, vous êtes déterminé forcément à gagner ?

Non, vous ne m’avez pas compris. Je dis ceci: il faut gagner en toute honnêteté et en toute loyauté. Nous sommes des chrétiens, on peut mentir à tout le monde mais jamais à sa propre conscience. Si c’est Aimé qui gagne, Kevani va me féliciter. Et si c’est lui qui gagne en toute loyauté, il sait aussi que je vais le féliciter. Je vais même l’encourager parce que je connais son comportement. Mais on est en train de le pousser à l’extrême. S’ils le font par défi, ils vont aussi rencontrer la résistance de la population bien qu’étant gouverneur. Mais s’ils le font en toute honnêteté, je vous assure que c’est pour l’intérêt de la province, car c’est un mandat de 5 ans. Mais que les députés soient libres. Ce sont seulement ces mêmes députés là qui m’ont poussé à être candidat gouverneur. Moi je ne voulais pas être candidat au départ.

Dans leur majorité ou la minorité ?

La grande majorité d’ailleurs, qui était toute à la grande messe d’action de grâce que j’avais organisée. C’est eux qui m’ont poussé et ils étaient venus à ma résidence, c’est eux qui m’ont poussé. Il y a eu ce qui a eu , et la justice a dit le droit. Nous restons tous filles et fils de Mai-Ndombe. Restons main dans la main, travaillons parce que personne n’a le bâton magique pour faire développer seul la province.

Les circonstances du verdict du Conseil d’État

Mais comment et pourquoi le conseil d’État a-t-il donné son verdict en catimini ?

Le conseil d’État n’a jamais dit le droit en catimini. Vous savez, d’abord, c’est une audience de prononcé. Le conseil d’État peut se prononcer n’importe où. Ça été fait dans l’enceinte du conseil d’État. Vous avez vu le climat qui était ce jour-là ? Mon parti avait amené ses militants, UDPS une partie était favorable à l’autre camp, une autre partie favorable à Aimé Mongo. Et le comportement de certains qui voulaient même chanter l’hymne du parti dans la salle!!! Et dans ce climat vous voulez quoi ? Tous les juristes savent qu’une audience du prononcé peut se faire même au bureau. Le conseil d’État a aussi plusieurs salles.

Accepteriez-vous l’annulation de la décision du Conseil d’État par la Cour Constitutionnelle ?

Que vient faire la cour constitutionnelle ici ? La compétence est d’attribution. Ce sont des matières administratives dont la dernière instance est le conseil d’État. C’est ça justement l’amalgame. C’est ça le télescopage.

Mais on l’a vue intervenir pour le cas du contentieux électoral au Kongo central…

Mais vous avez vu la suite ? Que vient faire la Cour constitutionnelle dans ça ? La dernière instance c’est le conseil d’État. Et nous n’allons pas nous laisser faire. Je suis un homme, je ne suis pas un morceau facile à battre. Les gens qui m’injurient à la longueur de la journée, je suis étonné de les voir agir ainsi. Tous ont défilé devant ma parcelle pour obtenir quelque chose qui d’autres pour payer leurs études, qui d’autres pour battre campagne et d’autres pour certains avantages. Vous voulez que je puisse dévoiler tout ? Mais c’est très grave quand-même. Mais qu’ils n’oublient pas que pour le cas qui m’ont lié avec Corneille Nangaa, certaines têtes vont tomber. Parce que ma plainte est déjà déposée et les poursuites d’enquête sont déjà en cours. À partir de lundi, vous entendriez déjà des arrestations. Comme ça, ils vont prouver leur allégations. Moi, je défends le chef de l’État avec mes propres moyens. Et j’ai fait la tournée de la province depuis 2021 pour prêcher Fatshi Béton. Je suis le seul notable du Mai-Ndombe, élu à la fois député national, député provincial et sénateur.

Et là, vous voulez devenir encore gouverneur ?

Je voudrais devenir Gouverneur parce que j’ai une vision de développer la province, pour faire avancer les choses…Ce n’est pas pour prendre l’argent de la province.

Vous êtes soupçonné d’avoir des mauvaises idées pour les matérialiser une fois à la tête de la province. Vous comptez gérer avec un esprit de prédation selon vos adversaires politiques.

Je suis en face d’un journaliste intellectuel. La prédation, comment gérer avec la prédation ?
Oooh Mon Dieu !!! Mes idées cachées ,c’est ce qui pousse la province à m’aimer, c’est le bien-être de la population. Je les ai démontrées dans les 8 territoires de la province. Il y a encore des surprises. Vous allez effectivement vivre le décollage de la province, parce que d’abord je suis le seul à mettre ses propres moyens pour aider la province. Et je vous informe que si moi je suis gouverneur, la première année, les ministres ne seront pas payés par la caisse de la province, parce que sa caisse.car elle n’a encore rien. Mais ils seront payés par le gouverneur lui-même. Ça c’est ma contribution. Pour la deuxième année, ils seront payés par la province. Et dans ce gouvernement, je peux rassurer tout le monde, vous savez que je suis un homme de parole, tous les partis politiques présents ( CNARC, APOCM, ACP, UDPS…) seront représentés dans ce gouvernement, mais en respectant les principes de compétence, d’expérience, et le respect de quotas de chaque territoire. Mais c’est à l’unisson que nous allons travailler pour aider la province à avancer. Ça c’est mon hypothèse de ma victoire éventuelle. Et l’autre camp aura aussi sa politique mais il peut compter sur moi pourvu que ça soit gagner en toute loyauté et honnêteté. Voilà !

Aimé-Pascal Mongo Lokonda, merci beaucoup !

Je vous en prie !

Propos recueillis par Orman BOLA

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