Le député provincial de Mai-Ndombe, David Bisaka Kezeza annonce avoir échangé avec une équipe des Nations-Unies, le jeudi 12 octobre 2023 à Kinshasa. Et ce, sur la situation du conflit interethnique entre les peuples Teke et Yaka dans le territoire de Kwamouth.
«Le territoire de Kwamouth traverse un moment le plus difficile de son histoire. La situation qui a fait plus d’une année ne trouve toujours pas de solution. C’est dans cette optique que j’ai échangé avec une équipe d’experts indépendants des Nations-Unies, pour lui faire voir ce que vit la population de cette partie de la RDC », a dit David Bisaka.
Cet élu de Kwamouth affirme que la population du coin est aujourd’hui abandonnée.
« J’ai bien expliqué à cette mission des Nations-Unies que plusieurs villages de Kwamouth sont vidés de leurs populations. Beaucoup de gens se sont réfugiés dans les provinces voisines voire au Congo Brazzaville. La marche des déplacés le mardi dernier à Bandundu-ville, est une parfaite illustration de cette situation. Au cours de cet entretien, je suis parti de la genèse de ce conflit jusqu’au stade actuel. Car, les Nations-Unies veulent savoir ce qui se passent au Kwamouth, si les déplacés vivent comment, quelles sont les causes de ce conflit et quel est le bilan de ce conflit et autres J’ai été clair dans mes réponses. J’ai donné les noms des personnes recherchées par la justice dans ce conflit. En effet, j’ai dit tout ce que je connais sur ce dossier. Tout sera dévoilé dans un rapport des experts de Nations-Unies qui sortira dans les mois à venir sur ce travail», a dit ce parlementaire.
Par dessus tout, il regrette le manque d’intérêt de l’exécutif provincial sur la situation des populations déplacées de Kwamouth.
« Nous ne sommes pas un pouvoir décisionnel. En tant que parlementaire, nous avons le devoir de faire le lobbying et des plaidoyers auprès de l’exécutif provincial…Au début du conflit, le gouvernement provincial a essayé de faire des mouvements pour s’enquérir de la situation de population de Kwamouth. Aujourd’hui, cette population est délaissée. Paradoxalement, l’Etat congolais demande le retour des déplacés à Kwamouth sans prendre des dispositions sécuritaire et humanitaire au préalable pour leur survie sur place. Dans la première vague des déplacés qui a essayé de retourner à Kwamouth, je vous informe que plus de 15 personnes avaient été tuées vers le village Kinsele. Aujourd’hui, ceux qui sont à Bandundu, ils sont abandonnés. La province du Kwilu a pris la décision pour que les enfants des déplacés ne puissent pas payer les frais scolaires, mais à Kwamouth dans la province du Mai-Ndombe, aucune décision n’a été prise dans ce sens. J’ai écrit une lettre au gouverneur demandant une faveur pour les élèves des déplacés pendant les évaluations de fins d’années, pas de réponse jusque-là», regrette David Bisaka.
Il sied de noter que plus d’une année après le déclenchement du conflit interethnique entre les Teke et Yaka dans le territoire de Kwamouth, la situation reste préoccupante avec plus de 30.000 déplacés, plus de 2000 morts et des centaines de disparus.
Orman BOLA