Le Mai-Ndombe fait partie des provinces potentiellement riches de la République Démocratique du Congo qui paradoxalement, demeure l’une les plus pauvres du pays. Et ce, suite à un système mis en place délibérément par ses propres fils et filles.
En effet, plusieurs notables de la province du Mai-Ndombe, une fois qu’ils ont les postes de responsabilité, ils préfèrent se servir en lieu et place de servir la population.
La forêt,c’est l’un des secteurs majeurs qui pouvaient contribuer efficacement au décollage de cette contrée du pays, qui 63 ans après l’indépendance, reste très enclavée.
Des «hommes forts» ne payent pas les taxes
D’après plusieurs investigations de Mai-ndombenews.net, l’exploitation artisanale du bois d’oeuvre échappe totalement au contrôle de la province du Mai-Ndombe. Chaque année, c’est plusieurs millions de mètres cubes de ce matériau naturel sont coupés sans respect des normes, et dont presque les 90% ne paient pas les taxes.
D’après nos sources, les taxes ne sont pas payées car les acteurs de ce « pillage systématique » sont des personnalités (cadres de l’administration publique , députés nationaux et provinciaux, des ministres qui sont souvent facilités par les gouverneurs qui se sont succédés à la tête de la province). Très souvent, ces acteurs utilisent des permis de coupe qui ne sont pas enregistrés par l’administration forestière de la province. Une véritable menace qui pèse sur les forêts congolaises en général et sur l’économie de la province du Mai-Ndombe en particulier, ayant une conséquence sur des communautés locales.
Et pourtant, au niveau du ministère provincial de tutelle, il y aurait une initiative qui a été lancée dans le but d’accroître les recettes locales par le contrôle forestier. Sans développer sa teneur, plusieurs sources témoignent que c’est une idée salvatrice et à soutenir.
Cependant, l’administration provinciale en charge des forêts semble ne pas consolider les efforts consentis par sa hiérarchie ( ministère provincial de tutelle) afin que le Mai-Ndombe ait un décollage dans ce secteur. C’est le moment pour elle de se ressaisir afin d’impulser un nouveau vent positif.
Faiblesses ou complicité de l’administration provinciale?
Des faiblesses graves mais aussi une certaine complicité sont signalées dans l’administration du secteur c’est-à-dire la coordination provinciale en charge des forêts de Mai-Ndombe.
« D’ailleurs, les animateurs de cette entité sont à la base de complicité, fraudes, évasion fiscale et faux et usage des faux en écriture des documents requis à l’exploitation.
Nous dénonçons cette léthargie et ce pillage systématique des ressources de la province. Car , le Mai-Ndombe doit se développer. Et c’est possible », racontent des sources proches du dossier.
Elles affirment encore que plusieurs mètres cubes du bois viennent d’être saisis au village Bondo,dans le territoire d’Inongo mais aussi dans le chef-lieu de la province.
Dans les mêmes ordre d’idées, lors d’un contrôle au mois de juin dernier dans le territoire de Kiri, environs 4 000 à 5000 mètres cubes de bois appartenant à un député provincial ont été saisis.
Face à ce pillage systématique de Mai-Ndombe entretenu par ses propres fils et filles, l’exécutif provincial est appelé à prendre des décisions fortes afin d’arrêter l’hémorragie.
Il sied de rappeler que plusieurs observateurs ont toujours démontré que le décollage de la province du Mai-Ndombe peut partir de ses propres ressources s’il y a une bonne organisation et une volonté politique.
Orman BOLA