En prélude de la journée mondiale de la lutte contre la tuberculose célébrée ce 24 mars, le Programme National de Lutte contre la Tuberculose ( PNLT), appelle à un combat d’ensemble pour éradiquer ce fléau.
C’est ce qu’a dit le professeur et Dr. Michel KASWA-KAYOMO, directeur du PNLT lors d’une conférence de presse organisée, le jeudi 23 mars 2023 à Kinshasa.
Selon lui, le sous-thème : « Oui ! Ensemble, nous pouvons mettre fin à la tuberculose en RDC» choisi pour cette journée commémorative par le Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention à travers le PNLT, n’est pas un slogan, mais la vision de tout un pays porté par le Programme qu’il gère.
«Le Programme National de lutte contre la Tuberculose ne cesse de mettre en œuvre des stratégies novatrices afin de réduire le fardeau de la tuberculose sur les populations congolaises. Cependant, comme le démontre les résultats du Programme, les efforts du secteur de la santé seul ne sauront éliminer la tuberculose d’ici 2035», a dit le Dr. Michel KASWA-KAYOMO.
De ce fait, il estime qu’il faut accélérer entre autres l’élargissement de l’accès au diagnostic, au traitement et aux soins intégrés centré sur le payement ; des approches novatrices multisectorielles et intégrées seront nécessaires pour poser diagnostics de qualité garantie ; penser à l’intensification des activités de collaboration tuberculose VIH , et prise en charge de comorbidités et intensification de la riposte à la tuberculose pharmacoresistante.
Dans le même ordre d’idées, il a également la lutte contre la tuberculose chez l’enfant, l’assurance aux personnes à haut risque d’un traitement préventif et la vaccination contre la tuberculose; renforcer la tutelle des pouvoirs publics, renforcer les systèmes de santé pour instaurer la couverture sanitaire universelle et mobiliser les ressources.
Au cours de cette sortie médiatique, le Directeur du PNLT a dit aussi qu’il faudra penser à promouvoir la protection sociale et l’action sur la réduction de la pauvreté et les déterminants sociaux de la tuberculose ; et forger une coalition solide avec la société civile et les communautés.
La tuberculose, une maladie très mortelle
Poursuivant sa conférence de presse, le professeur Michel KASWA-KAYOMO a rappelé que la tuberculose est la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde et pourtant elle mobilise moins des ressources que la Maladie à Virus Ebola et le COVID-19.
«Elle est classée parmi les 10 causes de décès à travers le monde.
Pour preuve, depuis le début de la pandémie à Covid 19 au mois de mars 2020, la RDC a enregistré 95 861 cas avec 1464 décès soit une létalité de 1,53% (Données du 15 mars 2023) avec seulement 321 zones de santé touchées sur les 519 que comptent notre pays, alors qu’en 2022, toutes les ZS ont notifié au moins 100 cas de tuberculose. Rien que pour l’année 2022, la RDC a notifié 248 761 cas de tuberculose toutes formes, dont 245 475 cas incidents et 4 184 décès en une seule année. Ces chiffres montrent un accroissement de 15% des cas additionnels par rapport à l’année 2021, soit 32 974 personnes de plus ont développé une des formes de la tuberculose», a-t-elle précisé.
Ainsi, la vie de millions de personnes touchées par la tuberculose dépendant d’actions et interventions mutualisées de plusieurs secteurs, qui doivent s’investir pour en finir avec la tuberculose. Le secteur privé y compris !
Le PNLT croit fermement à l’élimination de la Tuberculose d’ici 2035. Pour y parvenir, il propose 5 actions prioritaires sur lesquelles les décideurs et acteurs impliqués dans la lutte contre la Tuberculose devront se focaliser.
«Poursuivre et étendre l’offre des services TB de qualité sur toute l’étendue de la RD Congo par la mise en œuvre effective de la Couverture Santé Universelle : vision du Président de la République, Chef de l’Etat Felix Antoine TSHISEKEDI; ccroitre les financements domestiques : public et privé surtout local dans la lutte contre la Tuberculose ; en partenariat avec le secteur privé, investir dans la fabrication locale des médicaments et vaccins contre la Tuberculose, le VIH et d’autres pathologies infectieuses afin de réduire la dépendance du pays envers l’étranger ;
Renforcer le système de santé de notre pays afin qu’il soit capable d’offrir des prestations de soins de qualité et de répondre adéquatement à la demande de soins des populations ;
Arrêter de stigmatiser les personnes qui toussent et leur assurer un accès équitable aux soins sans discrimination d’âge, de sexe ou de genre», a fait savoir le Directeur du PNLT.
Il sied de rappeler que durant la Journée Mondiale de lutte contre la Tuberculose (JMT),il est rappelé au monde le fardeau de la maladie tuberculeuse ainsi que les réponses développées pour y faire face sur la base des progrès scientifiques en matière de la gestion de cette maladie.
C’est aussi une opportunité de mobiliser les acteurs politiques et sociaux afin de renforcer leur engagement dans la lutte contre la tuberculose (TB) et d’assurer un plaidoyer pour la mobilisation de plus de ressources locales, nationales qu’internationales pour cette cause.
Le thème retenu au niveau mondial pour cette année est : « Oui ! Nous pouvons mettre fin à la Tuberculose ».
Orman BOLA